Cet ancien joueur de rugby en prison pour une Crypto Ponzi à 900 000 dollars

Il est condamné à 30 mois de prison pour avoir détourné 900 000 dollars dans un Ponzi crypto. Shane Donovan Moore, ancien joueur semi-professionnel de rugby basé à Seattle, a orchestré une escroquerie d’envergure nationale. L’affaire met en lumière les risques croissants d’escroqueries dans un secteur en plein boom.

Une entreprise de minage fictive

Après une carrière sportive peu reluisante, Moore, 37 ans, s’est reconverti à l’entrepreneuriat crypto en fondant Quantum Donovan LLC. En apparence, il s’agissait d’une société prétendument dédiée au minage de crypto-monnaies. Il promettait ainsi à ses investisseurs, un rendement journalier de 1 %, grâce à l’exploitation de matériel de minage de Bitcoin et autres cryptos.

Mais comme l’a révélé l’enquête du FBI, aucun matériel n’a jamais été acheté. En réalité, Moore a utilisé les fonds pour financer un train de vie luxueux. Comme cela est généralement le cas dans ce type d’affaire, voyages, vêtements de marque, etc. Il aurait même effectué un dépôt de garantie pour un appartement haut de gamme.

Ses victimes : amis, coéquipiers et proches

Entre janvier 2021 et octobre 2022, Moore a levé près de 900 000 dollars auprès de plus de 40 investisseurs répartis dans plusieurs États américains. Beaucoup étaient d’anciens coéquipiers, amis ou membres de son cercle social. Leurs rapports amicaux et cordiaux lui ont permis de séduire avec la promesse de rendements réguliers et la confiance en leur camarade.

Pour donner l’illusion d’une activité réelle, Moore a effectué de petits paiements aux premiers investisseurs en utilisant les dépôts des suivants. La mécanique classique d’un schéma de Ponzi. Ce procédé a renforcé la crédibilité de l’opération, incitant les victimes à recommander l’investissement à leurs proches, aggravant ainsi l’ampleur de la fraude.

Une tendance inquiétante : les escroqueries crypto explosent

Condamné pour fraude électronique, Moore a plaidé coupable et devra purger 30 mois de prison, suivis de trois années de liberté conditionnelle. Un ordre de restitution est en cours d’élaboration. Lors de l’audience, la juge Tana Lin a reconnu le passé personnel difficile de Moore, mais a insisté sur le préjudice émotionnel et psychologique infligé aux victimes.

L’affaire Moore s’inscrit dans une tendance bien plus large. En 2024, le FBI a enregistré 9,3 milliards de dollars de pertes liées à des escroqueries crypto. Il s’agit d’une hausse de 66 % par rapport à 2023. Or déjà en 2025, 2,17 milliards de dollars ont été dérobés, d’après le rapport mi-annuel de Chainalysis.

Les arnaques à l’investissement sont de loin les plus fréquentes, représentant plus de la moitié des plaintes. Le FBI a même dû intervenir dans 42 cas de détresse psychologique, en lien avec des pertes financières liées aux crypto-fraudes.

Quelle responsabilité pour l’utilisateur ?

Pour Navin Gupta, PDG de Crystal, une grande partie du problème vient de l’erreur humaine. Mauvaises pratiques de sécurité, partage de clés privées, confiance aveugle dans des plateformes bien présentées… tous ces facteurs facilitent les arnaques.

« 80 % des fraudes pourraient être évitées si chaque message non sollicité était traité comme une attaque potentielle ».

🔒 How are scammers stealing billions in crypto? We sat down with @CrystalPlatform CEO Navin Gupta as he breaks down the psychology, AI-powered tactics, and the #1 mindset shift that could prevent most fraud. #CryptoScam #Deepfake https://t.co/9WQQvGSuED

— Cryptonews.com (@cryptonews) June 24, 2025

Il recommande d’adopter une attitude de doute systématique, surtout face aux promesses de gains rapides ou aux messages flatteurs.

Ce qu’il faut retenir

L’affaire Shane Moore illustre une fois de plus que l’innovation technologique n’efface pas les tactiques d’arnaques classiques. C’est de la banalité, le trivial, le familier, que vient parfois le plus grand péril.

À l’heure où les crypto-actifs s’intègrent de plus en plus dans l’économie traditionnelle, les risques d’abus restent bien présents. Et pour les régulateurs comme pour les plateformes, l’urgence est claire : protéger les utilisateurs sans freiner l’innovation.

Source : MSN

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