Bitcoin : Des développeurs envisagent de brûler des BTC pour sauver le réseau

Bitcoin pourrait bientôt sacrifier une partie de ses coins pour survivre à l’ère quantique. Face à la menace croissante des ordinateurs quantiques, un plan radical est sur la table : brûler définitivement des milliers de bitcoins. Ce projet controversé, baptisé QRAMP (« Quantum-Resistant Address Migration Protocol »), propose un hard fork pour sécuriser le réseau au prix d’une destruction partielle des BTC non migrés. La communauté Bitcoin doit désormais choisir entre sécurité immédiate et respect absolu des principes originels de la cryptomonnaie.

Un plan radical contre la menace quantique

Le BIP QRAMP, conçu par le développeur Agustin Cruz, impose une migration forcée vers des adresses résistantes aux ordinateurs quantiques . 

Concrètement, après activation du protocole, les bitcoins laissés sur des adresses vulnérables deviendraient inutilisables, équivalant ainsi à une destruction. 

QRAMP prévoit une période de transition limitée, après laquelle toute tentative de transaction depuis une ancienne adresse serait rejetée.

L’objectif est clair : empêcher un futur ordinateur quantique de casser l’algorithme ECDSA, actuellement utilisé pour sécuriser Bitcoin.

Si cela arrivait, des milliers d’adresses pourraient être vidées en quelques instants. Pour ses partisans, cette mesure extrême est incontournable.

Mais la communauté, profondément attachée à la liberté individuelle et à l’immuabilité du protocole, reste divisée.

Les ordinateurs quantiques exploitent les principes de la physique quantique pour effectuer des calculs hors de portée des ordinateurs traditionnels. 

En théorie, une telle machine pourrait facilement retrouver une clé privée à partir d’une clé publique exposée, vidant ainsi des portefeuilles entiers en quelques minutes.

Mais la réalité est différente. Si Google a annoncé avoir atteint la « suprématie quantique » dès 2019, les capacités actuelles restent insuffisantes pour menacer Bitcoin. 

Selon les experts , il faudrait un ordinateur d’au moins 10 millions de qubits pour casser efficacement l’ECDSA. À ce jour, IBM, leader du secteur, ne dispose que d’une machine à 433 qubits. Pourtant, cette menace lointaine pousse certains à agir dès maintenant.

Bitcoin : une destruction irréversible et controversée

Si le projet QRAMP est adopté, les utilisateurs devront agir rapidement sous peine de perdre définitivement leurs BTC. 

Les plus affectés seraient les portefeuilles dormants ou appartenant à des utilisateurs négligents, disparus ou décédés. Cette destruction massive toucherait potentiellement des milliards de dollars en bitcoins, une situation inacceptable pour beaucoup.

La communauté redoute aussi les risques techniques et politiques d’un tel hard fork, susceptible de provoquer une fragmentation similaire à celle observée avec Bitcoin Cash en 2017. L’unité du réseau, sa principale force, pourrait être compromise.

Pour les défenseurs du BIP , l’urgence sécuritaire prime : mieux vaut brûler une partie des bitcoins plutôt que risquer un effondrement complet.

Les opposants estiment, au contraire, que ce choix viole le principe fondamental de décentralisation.

Une alternative serait d’accélérer l’adoption de nouvelles solutions cryptographiques post-quantiques, comme les signatures de Lamport ou de Schnorr renforcées, sans toucher à l’offre monétaire. Mais un consensus sur ces options reste difficile à atteindre.

Le BIP QRAMP oblige aujourd’hui Bitcoin à choisir : sacrifier l’immuabilité du réseau ou risquer de tout perdre face à l’inévitable avancée technologique quantique. Un dilemme existentiel pour l’avenir du roi des cryptomonnaies. Découvrez, par ailleurs, le levier stratégique de l’adoption mondiale du bitcoin .