Minage du Bitcoin : Nouvelle ressource pour la stabilité énergétique en France

Alors que la France cherche à optimiser la gestion de sa production électrique, plusieurs acteurs plaident pour une intégration stratégique du minage au service de la stabilité du réseau. L’assemblée Nationale examine les modalités de la mise en œuvre de cette vision de souveraineté énergétique.

Une innovation énergétique à la française

Pendant très longtemps, le caractère énergivore du minage de Bitcoin a été perçu comme un désastre écologique par la classe politique française. Il s’en est suivi une série de réglementations visant à décourager la pratique. Mais nous assistons à la mise en place d’un nouveau paradigme.

Dans un premier temps, les crypto-monnaies ont réalisé une percée fulgurante en moins de 10 ans en ce qui concerne la technologie sous-jacente. Ensuite, le vertigineux potentiel économique et financier a probablement pesé dans la décision de réexaminer la question.

D’ailleurs, l’Association pour le Développement des Actifs Numériques (ADAN) est l’un des principaux acteurs de cette vision. En effet, elle a publié les résultats d’une étude approfondie en mars 2025. Désormais, les politiques y voient une opportunité jusque dans les rangs du RN .

Au cœur du raisonnement, il y a l’idée que le minage peut permettre de trouver une utilité au surplus d’électricité. Il s’agit notamment de la production issue du parc nucléaire français qui est souvent excédentaire aux heures creuses ou en période de faible consommation.

Donc, l’énergie ainsi redirigée permettrait de faire d’une pierre deux coups. Par conséquent, l’énergie inutilisée sera convertie en valeur économique. Une nouvelle lecture qui présente dorénavant le minage comme un levier d’optimisation énergétique, plutôt qu’un fardeau.

Enfin une solution pratique au gaspillage via la crypto

Chaque année, plusieurs térawattheures d’électricité produite en France sont gaspillés faute de débouchés. Un manque à gagner colossal, surtout dans l’actuel contexte budgétaire délicat. Or, il est tout à fait possible de mobiliser les fermes de minage en toute flexibilité.

En programmant leur période d’activité sur les heures creuses, cela permettrait de créer ou de stimuler la croissance d’un nouveau secteur économique. Et ce, sans solliciter davantage les capacités de production du réseau.

L’étude de l’ADAN met ainsi en relief l’option de faire de l’industrie du minage de crypto-monnaie un consommateur en dernier recours. Une façon astucieuse de consommer la totalité de la production française sans investissements lourds en infrastructures nouvelles.

Le minage deviendrait ainsi un outil complémentaire aux batteries ou à l’hydrogène, dans la panoplie des solutions de flexibilité énergétique.

Le dossier minage de BTC devant l’Assemblée Nationale

Le 13 juin dernier, un groupe de 123 parlementaires, dont Jean-Marc Zulesi, Stéphane Vojetta, Philippe Latombe ou encore Laurent Alexandre, a déposé un amendement sur la question. C’est dans le cadre de la loi “Programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie” que ce volet de l’optimisation énergétique est étudié.

Selon les signataires de l’amendement, le but de la manœuvre n’est pas de subventionner aveuglément les infrastructures de minage. En revanche, il est question de mieux comprendre leur impact, leur faisabilité et leur compatibilité avec les défis climatiques.

C’est également une question de souveraineté nationale. En effet, il faut à tout prix éviter une fuite technologique et économique vers des juridictions plus favorables comme le Canada, le Texas ou les pays nordiques.

Un outil de souveraineté énergétique et industrielle

Au-delà de la flexibilité réseau, le minage est aussi vu comme un vecteur potentiel de réindustrialisation. Les centres de données de minage, s’ils sont bien intégrés au tissu territorial, peuvent créer des emplois non délocalisables. Ils peuvent relancer des friches industrielles, et renforcer l’autonomie numérique et énergétique de la France.

L’étude d’ADAN souligne également que l’installation de fermes de minage près des sites de production électrique décentralisés permettrait de rentabiliser des infrastructures souvent sous-exploitées. De plus, cela réduirait les pertes liées au transport de l’électricité.

Des impacts environnementaux à relativiser

Contrairement aux idées reçues, le mix énergétique français, majoritairement décarboné grâce au nucléaire, permettrait un minage à faible empreinte carbone. En comparaison, les critiques environnementales du minage sont généralement soulevées dans les pays fortement dépendants d’énergie fossile.

Dans ce contexte, la France pourrait se positionner comme un leader du minage “propre“. Cela démontrera que le Bitcoin peut coexister avec les objectifs climatiques dans un cadre réglementaire clair, transparent et incitatif.

Une vigilance indispensable sur les externalités

Néanmoins, il est important de s’assurer que le développement du minage ne fasse pas monter artificiellement la demande énergétique. De plus, cela ne doit pas déstabiliser les prix pour les consommateurs.

L’idée centrale est d’encourager une approche opportuniste et modulaire. Un minage activé seulement en cas de surplus ou de faibles tarifs, dans une logique de service au réseau.

En conclusion, ce tournant français dans l’approche du minage de Bitcoin ne signifie pas une adhésion inconditionnelle à l’industrie crypto. Il traduit surtout une volonté croissante de sortir du débat caricatural pour analyser les opportunités technico-économiques réelles.

Source : Minage de Bitcoin et énergie : une opportunité stratégique pour la France

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