Le marché du bitcoin ( BTC ) traverse une zone de turbulences, marquée par une chute sous le seuil symbolique des 113 000 $ et une poussée de pessimisme sans précédent chez les investisseurs particuliers. L’indicateur de sentiment atteint des niveaux historiquement bas, tandis que les comparaisons avec les précédents cycles de marché se multiplient. Faut-il y voir une opportunité d’achat ou un signe de retournement durable ? Plongée dans les signaux faibles et les repères techniques qui agitent la communauté crypto.

Le plongeon sous 113 000 $ et la panique des investisseurs particuliers

Le cours du bitcoin a récemment glissé à 112 656 $, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis le 3 août. Cette baisse représente un recul de 8,5 % par rapport au pic de 124 000 $ observé au début du mois. Ce franchissement à la baisse du seuil psychologique des 113 000 $ a déclenché une vague de réactions émotionnelles chez les investisseurs de détail.

L’indice de sentiment social mesuré par Santiment a enregistré son niveau le plus négatif depuis le 22 juin, période déjà marquée par des tensions géopolitiques $. Ce renversement brutal du sentiment s’inscrit dans un contexte où de nombreux traders à court terme ont préféré liquider leurs positions, accélérant ainsi la pression vendeuse.

En parallèle, l’indice Fear & Greed est descendu à 44/100, signalant une entrée dans une zone de peur selon la grille de lecture traditionnelle des marchés $. Ces niveaux suggèrent une perception du marché extrêmement prudente, voire craintive, ce qui pousse certains analystes à y voir un signal contrarien.

Ryan Lee, Chief Analyst chez Bitget, confirme cette montée d’anxiété en soulignant que le skew delta à 30 jours des options a atteint 12 %, son plus haut niveau en quatre mois. Cela illustre une forte demande de couverture baissière, un signe clair de prudence parmi les investisseurs. Il précise que ce type de pic de peur n’est pas nécessairement négatif : en avril dernier, une situation similaire avait précédé un bond spectaculaire du Bitcoin de près de 30 000 $ en un mois.

L’équipe de Santiment souligne que de telles phases de panique représentent souvent des opportunités d’accumulation. Selon eux, ce niveau extrême de sentiment baissier pourrait précéder un retournement, comme observé lors de précédentes corrections $.

Historique des « bear traps » : Un rebond en préparation ?

L’hypothèse d’un rebond post-correction s’appuie sur plusieurs précédents historiques. En septembre 2017, le bitcoin avait chuté de 36 % en deux semaines, avant de repartir à la hausse pour atteindre un nouveau sommet. Un scénario similaire s’est produit en septembre 2021, avec une baisse de 23 % rapidement suivie d’un retournement $.

Dans ces deux cas, les fortes corrections avaient été perçues comme des "bear traps" — des phases de capitulation temporaire piégeant les vendeurs à découvert. Ce type de configuration est souvent exploité par les investisseurs dits "diamond-handed", ceux qui conservent leurs positions malgré la volatilité à court terme.

Ryan Lee nuance toutefois cette lecture purement technique en rappelant que la baisse actuelle ne se déroule pas en vase clos. La pression macroéconomique — entre craintes sur les droits de douane américains, surveillance réglementaire accrue liée à une enquête impliquant Donald Trump, et résultats décevants dans le secteur de l’IA — pèse sur l’ensemble des marchés spéculatifs. Malgré cela, le maintien du Bitcoin au-dessus de 117 000 $ témoigne, selon lui, du soutien des investisseurs institutionnels et de la solidité des ETF.

Santiment estime que si l’histoire se répète en 2025, une chute du Bitcoin vers les 90 000 $ pourrait précéder une nouvelle phase haussière $. Ce scénario s’appuie sur une lecture technique et émotionnelle des cycles de marché, en tenant compte de la psychologie collective.

Lee conclut en soulignant que si le seuil des 112 000 $ tient, cela pourrait marquer non pas un reset du marché mais le socle du prochain mouvement haussier. Il encourage à suivre de près les indicateurs on-chain et les rendez-vous macroéconomiques, comme Jackson Hole, pour évaluer si cette phase n’est qu’un moment de digestion ou le prélude à un nouvel élan.