Crypto : Ethereum bondit de +25 % en août… mais septembre pourrait tout faire basculer !

Tandis qu’Ether (ETH) franchit de nouveaux sommets avec une envolée de plus de 25 % en août, les investisseurs s’interrogent : assiste-t-on à une consolidation durable ou à un simple sursaut avant une correction ? Porté par l’afflux dans les ETF et un climat macroéconomique favorable, l’ETH séduit à nouveau les investisseurs institutionnels. Toutefois, l’histoire tempère l’optimisme. Depuis 2016, chaque rallye d’août a laissé place à un mois de septembre baissier. L’euphorie actuelle marquera-t-elle une rupture ou réactivera-t-elle la mécanique saisonnière du marché ?

L’histoire contre l’Ether ? Un mois de septembre à haut risque

Depuis 2016, le mois de septembre s’est imposé comme un véritable écueil pour l’Ether, en particulier après des performances solides en août, à l’instar de son nouveau sommet historique .

Les données historiques compilées par CoinGlass révèlent une régularité inquiétante : à chaque fois que l’Ether a connu un mois d’août haussier, il a chuté le mois suivant.

Voici les trois précédents cas observés par les analystes :

• août 2017 : l’Ether bondit de +92,86 % avant de s’effondrer de -21,65 % en septembre ;
• août 2020 : une progression de +25,32 %, suivie d’un recul de -17,08 % en septembre ;
• août 2021 : une nouvelle envolée de +35,62 %, avant une correction de -12,55 % en septembre.

Sur l’ensemble de la période 2016–2024, la perte moyenne pour le mois de septembre s’établit à -6,42 %, ce qui en fait l’un des mois historiquement les plus défavorables pour le cours de l’ETH .

Il s’agit d’une tendance d’autant plus marquée en année post-halving, selon l’analyse du trader CryptoGoos. « La saisonnalité de l’ETH en septembre, lors des années suivant un halving, est généralement négative. Cette fois fera-t-elle exception ? », a-t-il posté sur le réseau social X ce vendredi.

Ce schéma critique survient alors même que l’Ether affiche une performance notable ce mois-ci, porté par les anticipations de baisse des taux à la suite des propos jugés conciliants de Jerome Powell à Jackson Hole. Malgré cet élan, le spectre d’un retournement saisonnier plane toujours, comme un signal d’alarme pour les investisseurs expérimentés.

L’effet ETF et l’entrée des entreprises : un changement de paradigme ?

Contrairement aux années précédentes, le mois d’août de cette année a été marqué par des évolutions structurelles notables sur le marché de l’Ether, susceptibles de nuancer les lectures purement historiques.

Selon Farside, les ETF spot ETH ont enregistré 2,79 milliards de dollars d’entrées nettes sur le mois en cours, tandis que leurs équivalents en Bitcoin ont accusé 1,2 milliard de dollars de sorties nettes.

Cette dynamique a été décrite comme un changement notable par Nate Geraci, président de NovaDius Wealth Management. Elle reflète un intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour l’Ether, alimenté notamment par la diversification sectorielle qu’il permet au-delà du simple narratif de réserve de valeur du bitcoin.

Ce mouvement est corroboré par l’activité des trésoreries d’entreprises. Le 11 août, le total d’ETH détenu par des entreprises via leurs bilans a franchi les 13 milliards de dollars, d’après les données relayées par Satoshi Stacker.

Parmi les transactions marquantes figure l’achat de 45 millions de dollars d’ETH par Tom Lee pour le compte de BitMine, portant la détention de l’entreprise à près de 7 milliards de dollars . Ce type d’accumulation massive n’était pas observable lors des précédents mois d’août haussiers.

Par ailleurs, la domination du bitcoin est en recul de 5,88 % sur les 30 derniers jours, signalant une redistribution du capital vers d’autres actifs du marché crypto, au premier rang desquels figure Ethereum .

Ces signaux pourraient indiquer un changement de régime pour le marché de l’ETH. Si la prudence reste de mise au regard des données historiques, les facteurs structurels nouveaux, les flux vers les ETF , l’appétit des institutionnels, une dynamique de marché plus diversifiée, pourraient amortir, voire inverser, la tendance baissière observée en septembre par le passé. Toutefois, seul un recul effectif en septembre permettra de valider ou non l’hypothèse d’un basculement de cycle.