Des fabricants chinois et sud-coréens « mettent tout en œuvre » pour installer le « messager national » russe Max sur leurs smartphones avant la date limite de septembre, ont indiqué des sources aux médias russes.
L’application soutenue par l’État, que Moscou souhaite voir installée sur tous les appareils mobiles vendus dans le pays, suscite des inquiétudes quant à une possible surveillance par les autorités russes, au milieu d’allégations selon lesquelles elle collecterait des données personnelles sensibles.
Samsung, Xiaomi seraient prêts à ajouter Max aux téléphones en Russie
Certains des plus grands noms mondiaux du marché de l’électronique n’ont pas encore officiellement confirmé que Max sera présent sur leurs appareils lors de leur vente en Russie, mais ils ont déjà donné leur accord, a révélé l’agence de presse officielle russe TASS, citant des représentants de l’industrie.
Selon les sources, le sud-coréen Samsung est prêt à préinstaller le messager russe sur les smartphones et tablettes proposés dans la Fédération de Russie.
Les principaux fabricants chinois, dont Xiaomi, Honor, Huawei, Tecno et Infinix, ont également « promis de faire tout leur possible pour que cela soit fait ».
Ce rapport intervient après que le gouvernement russe a annoncé que Max sera préinstallé sur tous les appareils vendus dans le pays.
L’application, décrite par les responsables russes comme le « messager national », sera ajoutée à la liste obligatoire des applications en Russie à partir du 1er septembre 2025.
Max remplace VK Messenger, qui figure sur la liste depuis 2023. Max est également développé par le réseau social russe populaire VK, anciennement connu sous le nom de Vkontakte.
L’une des sources citées par TASS a détaillé deux options actuellement envisagées par les fabricants pour son intégration. Cela peut se faire soit « via des mises à jour logicielles », soit en invitant les utilisateurs à installer le messager dès qu’ils insèrent une carte SIM russe dans leur appareil.
Le géant sud-coréen et les entreprises chinoises n’ont pas encore déposé de documentation officielle confirmant que Max sera préinstallé, a noté l’agence de presse.
Samsung a refusé de commenter la question, tout comme les principaux opérateurs télécoms russes MTS, Beeline et MegaFon, qui vendent leurs appareils dans le pays.
La Russie impose Max au détriment de Telegram et WhatsApp
Max est en réalité une plateforme complète de services numériques qui inclut le messager du même nom. Ce dernier propose diverses fonctionnalités de communication telles que les discussions, les appels audio et vidéo, la messagerie vocale, le transfert de fichiers et d’argent.
Fin juin, le président russe Vladimir Poutine a signé une loi visant à établir un messager russe similaire aux applications proposées par des fournisseurs étrangers, tels que Telegram, WhatsApp et Viber, qui ont gagné en popularité auprès des utilisateurs russes au fil des ans.
Le ministre russe du Développement numérique, Maksut Shadayev, a révélé plus tôt que le nouveau service sera basé sur la plateforme Max de VK. Ce service de réseautage a été cofondé par le fondateur de Telegram, Pavel Durov, il y a près de vingt ans.
Durov, qui était également PDG de VK, a vendu sa participation et a quitté la Russie en 2014, alléguant que l’entreprise avait été reprise par des alliés de Poutine. Il avait auparavant refusé de censurer les comptes VK de manifestants russes et ukrainiens.
L’entrepreneur technologique d’origine russe s’est ensuite heurté aux agences de sécurité de Moscou en refusant de partager l’accès aux correspondances des utilisateurs de Telegram soupçonnés de crimes et d’activités terroristes.
Mi-juillet, les médias russes ont affirmé que Telegram installait un bureau en Russie pour se conformer aux exigences de la soi-disant « loi d’atterrissage ». Durov a démenti cette information ainsi que les précédents rapports suggérant que son messager quitte le marché russe.
En juin, le député russe Anton Gorelkin a accusé Telegram de ne pas respecter la législation, le qualifiant « d’entité qui inquiète l’État » et ajoutant que la Russie avait décidé de lui faire concurrence en lançant un « messager national ».
Jeudi dernier, le gouvernement russe a annoncé que Max sera préinstallé sur tous les téléphones en Russie, comme l’a rapporté Cryptopolitan. Les critiques ont exprimé leurs inquiétudes quant au fait que Moscou pourrait l’utiliser comme outil de surveillance.
WhatsApp de Meta s’était auparavant plaint que la Russie réprime la communication chiffrée en tentant de bloquer les appels sur sa plateforme.
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