Le débat sur la dette française s’intensifie avec l’avertissement de Bayrou
En France, la dette publique cristallise les tensions politiques, secoue les marchés et affaiblit la souveraineté budgétaire. Avec plus de 3 400 milliards d’euros à rembourser et des taux en forte hausse, le pays fait face à un risque sans précédent. François Bayrou a même évoqué la menace d’une mise sous tutelle du FMI, tandis que les investisseurs commencent à douter.

En bref
- La dette publique française atteint désormais 3 411 milliards d’euros, avec une augmentation vertigineuse de 5 000 euros chaque seconde.
- Les marchés réagissent : le taux à 10 ans grimpe à 3,49 %, supérieur à celui de l’Espagne et proche de celui de l’Italie.
- Le service de la dette devient le premier poste budgétaire de l’État, avec 66 milliards d’euros prévus cette année.
- Le Premier ministre critique l’utilisation de la dette pour les dépenses courantes plutôt que pour l’investissement.
Alerte des marchés et poids croissant du service de la dette
Lundi soir, la dette publique française a atteint 3 411 milliards d’euros, augmentant au rythme de 5 000 euros par seconde. Cette dynamique critique commence à inquiéter les marchés, comme en témoigne la hausse rapide des taux exigés par les investisseurs pour prêter à l’État.
Le taux de la dette française à 10 ans a bondi à 3,49 %, contre 3,24 % pour l’Espagne et proche des 3,51 % de l’Italie. « Il y a de la tension sur le segment obligataire, ce qui signifie que la France emprunte plus cher aujourd’hui depuis les annonces de François Bayrou », explique Andréa Tueni, responsable marchés chez Saxo Bank.
En à peine deux jours, une pression visible s’est exercée sur les conditions de financement du pays.
Derrière cette tension obligataire, plusieurs éléments objectifs contribuent à alourdir la facture de la dette publique :
- Le service de la dette est désormais le premier poste budgétaire de l’État, devant l’Éducation nationale et la Défense, avec 66 milliards d’euros prévus cette année, selon les estimations officielles ;
- Les marchés sanctionnent l’absence d’arbitrage budgétaire : « on a baissé beaucoup d’impôts, augmenté une série de dépenses, mais il n’y a jamais eu d’arbitrage entre les deux », souligne l’économiste Philippe Waetcher ;
- Malgré cette situation, la France a encore accès aux marchés : début août, elle a réussi à lever 4,5 milliards d’euros sur 10 ans, preuve que la confiance n’est pas totalement rompue.
En effet, la hausse des taux n’est pas seulement un signal technique. Elle marque un tournant dans la perception de la solidité budgétaire de la France. Si la situation actuelle n’évoque pas encore une crise, elle confirme l’entrée dans une phase où chaque nouvel emprunt coûte plus cher, fragilisant davantage des équilibres déjà précaires.
Dette mal ciblée, un effort collectif à redéfinir
Au-delà des chiffres, ce sont les fondements mêmes de la dette publique française qui sont aujourd’hui remis en cause. Le Premier ministre François Bayrou, dans un discours, a dressé un constat sévère. « La dette, c’est chacun de nous », a-t-il déclaré, pointant l’utilisation excessive des fonds publics pour des dépenses de court terme.
Il estime que cette dette colossale, qui a augmenté de 2 000 milliards d’euros en vingt ans, a été « consommée dans les dépenses courantes et la protection de nos concitoyens », citant notamment les mesures liées au Covid, les retraites, la baisse de la TVA et les augmentations de salaires des fonctionnaires. Il aurait préféré une dette orientée vers l’investissement productif, jugeant que « la mauvaise dette chasse la bonne ».
Cette critique structurelle est partagée, en d’autres termes, par le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Dans une interview, il appelle à « un vrai débat public » sur les moyens de sortir de cette impasse, tout en insistant sur un effort « juste et partagé ». S’abstenant de commenter directement les annonces politiques, il souligne que « notre destin économique est entre nos mains ».
Bayrou, de son côté, a présenté dès juillet un ambitieux plan d’économies visant 44 milliards d’euros, incluant des coupes dans la santé, les collectivités locales, les prestations sociales, et allant jusqu’à évoquer la suppression de jours fériés. Il prévoit une charge de la dette atteignant 75 milliards d’euros en 2026, et jusqu’à 107 milliards d’euros en 2029 si aucune mesure corrective n’est prise.
Dans ce climat de défiance envers les politiques monétaires traditionnelles, les cryptos, et en particulier bitcoin, gagnent en légitimité aux yeux de nombreux investisseurs. Présenté depuis sa création comme une alternative aux monnaies d’État surendettées, bitcoin retrouve un rôle de valeur refuge aux moments où la crédibilité budgétaire vacille. Sa nature décentralisée et sa rareté algorithmique séduisent ceux qui craignent une intervention extérieure dans les finances publiques ou une perte de souveraineté monétaire.
Ce changement de ton marque une inflexion politique majeure. En plaçant la question de la dette au cœur du débat national, le gouvernement cherche à provoquer une prise de conscience collective. Cependant, cette stratégie comporte aussi des risques : tension sociale, incertitude politique, voire crispations avec les partenaires européens. La France peut-elle alors puiser dans l’épargne des citoyens pour couvrir la dette publique ?
Avertissement : le contenu de cet article reflète uniquement le point de vue de l'auteur et ne représente en aucun cas la plateforme. Cet article n'est pas destiné à servir de référence pour prendre des décisions d'investissement.
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