Le bitcoin ( BTC ) vient de franchir un nouveau sommet historique, dépassant les 125 000 $, dans un contexte macroéconomique totalement inédit : celui d’une corrélation positive entre valeurs refuges et actifs risqués, le tout sur fond d’effondrement du dollar américain. Depuis le début de l’année, le billet vert a déjà perdu plus de 10 % de sa valeur, et s’oriente vers sa pire performance annuelle depuis 1973, selon les données de The Kobeissi Letter. Cette situation marque potentiellement un tournant générationnel dans les politiques monétaires et la perception des investisseurs.
Bitcoin au sommet : entre ruée vers les valeurs refuges et climat économique anxiogène
Le bitcoin a franchi samedi un nouveau sommet historique à plus de 125 000 $ , dans un contexte où les investisseurs se tournent massivement vers les actifs considérés comme des réserves de valeur. Selon The Kobeissi Letter , cette envolée s’accompagne d’un phénomène rarissime : la montée simultanée de l’or, des actions et du bitcoin. L’indice S&P 500 a bondi de plus de 40 % en six mois, tandis que l’or atteint lui aussi ses plus hauts niveaux historiques à 3 880 $ l’once.
Le facteur central de ce basculement est la chute du dollar américain, en baisse de plus de 10 % depuis le début de l’année, ce qui en ferait la pire performance annuelle du billet vert depuis 1973. Plus inquiétant encore, « le dollar a perdu 40 % de son pouvoir d’achat depuis 2000 », rappellent les mêmes analystes. Cette perte de confiance dans la monnaie fiduciaire pousse les investisseurs vers des actifs considérés comme indépendants des banques centrales, au premier rang desquels le bitcoin.
Une tempête politique et monétaire qui alimente la fièvre crypto
Mais l’envolée du bitcoin ne s’explique pas uniquement par des facteurs économiques. La fermeture du gouvernement américain survenue mercredi dernier joue aussi un rôle central. Cet événement a paralysé les agences de régulation, réduites à un fonctionnement minimal ou totalement à l’arrêt. Dans ce climat de dysfonctionnement politique, la méfiance envers les institutions traditionnelles s’est accrue.
Ce regain d’intérêt s’inscrit dans une dynamique plus large de désinstitutionnalisation de la confiance monétaire. Face à des régulateurs désorganisés, une banque centrale contrainte de réagir dans l’urgence, et un État dont le fonctionnement est perturbé, le bitcoin apparaît, pour de nombreux acteurs, comme une alternative crédible. « Une ruée généralisée vers les actifs » est en cours, résume The Kobeissi Letter. En ce sens, le BTC bénéficie à plein de sa nature décentralisée, programmable, et échappant au contrôle direct des États.
Loin d’un simple emballement spéculatif, ce nouveau sommet du bitcoin semble s’inscrire dans un mouvement de fond, qui reflète un glissement profond des repères économiques et institutionnels mondiaux. Si cette tendance venait à se confirmer, le bitcoin pourrait bien cesser d’être un actif marginal pour devenir un pilier du système monétaire alternatif en construction. Reste à savoir si cette transition se fera dans l’ordre ou dans la turbulence.